Les réfrigérants inflammables, écoresponsables, mais véritables bombes à retardement, si…

Dans le souci de préserver la couche d’ozone, le secteur du Froid et de la Climatisation emploie désormais de nouveaux réfrigérants qui ne sont pas des gaz à effet de serre. Le revers de la médaille est que ces nouveaux réfrigérants (R600a, R32, R1234yf, R290, …) sont inflammables, contrairement à ceux qui étaient utilisés auparavant. Malheureusement, les accidents commencent à se répéter sur le sol africain.

Les réfrigérants inflammables, écoresponsables, mais véritables bombes à retardement, si…

Au Burkina Faso, au Niger et au Zimbabwe, des techniciens du froid ont subi de très graves brûlures, en manipulant des réfrigérants inflammables. Il y a eu des explosions et des incendies graves !

Ces gaz, bien qu’écoresponsables, s’enflamment à la moindre étincelle ! Madi Sakandé, président U-3ARC (Union des Associations et Acteurs Africains du Froid et de la Climatisation), assure qu’on ne le dira jamais assez, il faut une sensibilisation tous azimuts pour éviter des drames dans l’utilisation et la manipulation de tels gaz, tels que le R600a, le R32, le R1234yf et le R290. A titre d’exemple, l’isobutane ou R600a est un hydrocarbure utilisé dans des équipements de réfrigération, comme des les réfrigérateurs domestiques, minibars, ou les petits appareils de réfrigération commerciale. Il est écoresponsable, mais hélas reste inflammable ! C’est là où le bât blesse. Il se trouve que jusqu’à présent, les techniciens ont travaillé avec des réfrigérants, du genre HCFC (R22) et HFC (R404A - R410A et R134a) qui ont contribué aux gaz à effet de serre d’une part et d’autre part ont fait beaucoup de dégâts dans la couche d’ozone, et doivent être bannis conformément au Protocole de Montréal et l’amendement de Kigali. Ces réfrigérants HCFC et HFC n’étaient pas inflammables.

Former, sensibiliser et outiller les techniciens

Si pour un réfrigérateur, il faut à peine 100 à 120 g de gaz R600a, pour des climatiseurs ou autres équipements de réfrigération plus gros, les quantités dépassent le kilogramme de gaz, nous précise-t-on. Justement, le président U-3ARC interpelle les décideurs à des campagnes de sensibilisation, à l’organisation de formation aux techniciens, mais aussi et surtout attire l’attention pour outiller les techniciens en équipements de mesure, afin de respecter les normes. Des témoignages de techniciens victimes de brûlures graves suites à des explosions retentissantes- l’un d’eux, de nationalité nigérienne a même été propulsé hors du lieu de son intervention. Après avoir constaté que le réfrigérateur de son client (une boutique) ne rafraichissait pas, il a juste ouvert la vanne à l’intérieur de la boutique. Malheureusement, l’accident arriva lorsqu’un briquet a été allumé par un client… « J’ai tenté de retenir la fuite avec une pince, mais le souffle a été si puissant que j’ai été éjecté hors des locaux. », a-t-il révélé. Dorénavant, ce technicien nigérien conseille de manipuler ces gaz en atelier d’abord et surtout d’éviter de travailler in situ pour plus de protection.