Civufa 2025 - Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître

La Conférence internationale sur la vulgarisation du froid en Afrique (CIVUFA) a tiré ses rideaux le soir du 12 novembre 2025 Ouagadougou, Burkina Faso. Désormais, l’industrie du froid, présente dans de nombreux secteurs économiques et au cœur du commerce international, mérite une meilleure compréhension et une plus grande prise en compte par les décideurs. D’importantes recommandations ont été alors édictées.

Après la première conférence internationale sur la vulgarisation du froid en Afrique (CIVUFA) à Ouagadougou, qui fera date, la transversalité du secteur de la réfrigération dans tout le tissu économique est bien admise. Les différentes interventions à l’ouverture et au cours des différents panels ont convergé vers cette réalité d’un secteur à très forte valeur ajoutée et porteur de développement. C'est dans cette perspective que l'Union des associations d'acteurs africains du froid et de la climatisation (U-3ARC) a organisé, en collaboration avec ses partenaires, cette première CIVUFA, le 12 novembre 2025 au Centre international de conférences Ouaga 2000. Une édition, placée sous le thème « Le secteur du froid : un nouveau facteur face aux défis économiques, environnementaux et de liberté des peuples », visait à proposer un plan d'action continental pour une véritable gestion du froid dans les politiques et initiatives de développement durable en Afrique.

Civufa 2025 - Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître

A titre d’exemple, dans le secteur agricole, une chaîne du froid efficace permet d’allonger la durée de conservation des produits agricoles entre la récolte et la consommation. Elle permet aussi de rapprocher les lieux de production et de consommation, rendant ainsi les filières de production économiquement viables.

Sur la santé, grâce à la bonne conservation des denrées alimentaires et des produits pharmaceutiques, le froid a également un impact direct. Les nouvelles techniques thérapeutiques, utilisant les basses températures, magnifie davantage cet impact.

La climatisation assure les conditions de confort thermique et/ou les conditions nécessaires au bon déroulement de certains processus. Les innovations introduites par l’Amendement de Kigali méritent d’être connues et appliquées dans les pays.

Energivore, le secteur RAC, étroitement lié aux enjeux énergétiques, représente environ 20 % de la consommation mondiale d'électricité, selon l’IIR).

Un secteur porteur

En Afrique, la maîtrise du secteur du froid et de la climatisation (CFC) constitue un atout majeur pour le développement durable, de par sa nature transversale et inclusive, son potentiel de création de milliers d'emplois et sa contribution essentielle à la souveraineté alimentaire.

Environ 300 participants, venus de 23 pays d'Afrique et du monde entier, ainsi que plusieurs organisations internationales (FAO, PNUE, ONUDI, Institut international du froid – IIF, Centre d'études Galilée – Italie) et l'administration publique du Burkina Faso (ministère de l'Agriculture et autres services ministériels, Office national de l’Ozone, ANEREE, délégation spéciale de la municipalité de Ouagadougou) y ont pris part.

Principales recommandations

À l'attention des gouvernements et du secteur public :

1. Assurer une véritable promotion du froid par son institutionnalisation.

2. Créer des agences nationales chargées de la promotion du froid et des points focaux nationaux pour le froid.

3. Suivre la conception et la mise en œuvre des plans d'action nationaux et/ou régionaux pour le froid dans une approche inclusive.

4. Lancer une réflexion sur la réduction ou la suppression des taxes et droits de douane à l'importation d'équipements frigorifiques.

5. Promouvoir les partenariats public-privé dans le domaine du froid.

6. Encourager les technologies appropriées et endogènes dans le secteur du froid.

7. Promouvoir le transfert de technologies et de compétences dans le secteur du froid.

8. Promouvoir l'efficacité énergétique, notamment par des incitations financières et l'adoption de normes minimales de performance énergétique (NMP).

9. Promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables dans le secteur du froid.

10. Renforcer l'ouverture des marchés publics aux professionnels du froid.

11. Renforcer la participation des associations nationales de professionnels du froid et des parties prenantes aux initiatives et programmes nationaux. Secteur du froid ou domaines connexes

12. Promouvoir des programmes de formation, y compris la certification et l'accompagnement des jeunes pour leur insertion professionnelle et la création d'entreprises dans le secteur du froid

13. Mettre en œuvre des projets de démonstration et encourager le développement des plateformes de réfrigération

14. Encourager les projets de réfrigération à l'appui des initiatives de souveraineté et de sécurité alimentaires

15. Garantir la mise en place d'un système de suivi, d'évaluation et de mesure de l'impact des projets financés par les partenaires techniques et financiers des pays.

À l'attention des partenaires techniques et financiers :

1. Soutenir les initiatives publiques et privées visant à promouvoir la réfrigération.

2. Soutenir le financement des plateformes de réfrigération.

3. Promouvoir le partage d'expériences entre les différents pays.

À l'attention de l'U-3ARC et des associations nationales :

1. Poursuivre le travail de plaidoyer pour l'institutionnalisation de la réfrigération.

2. Continuer à sensibiliser les différentes parties prenantes à l'importance de la réfrigération.

3. Poursuivre l'élaboration et la diffusion des annuaires nationaux des prestataires de services de réfrigération.

4. Renforcer la formation continue des techniciens frigoristes en collaboration avec les différentes parties prenantes.

5. Élaborer un livre blanc sur les initiatives de réfrigération réussies et infructueuses en Afrique, en collaboration avec toutes les parties prenantes.